Gorgonlala et Miso

chapeau et flingue Miso et Gorgonlala

Extrait de mon manuscrit de western-fantasy en cours d’écriture. Gorgonlala et Miso rencontre « un indic ».

PPP : Dans un univers lointain, Gorgonlala et Miso travaillent comme chasseur de prime. Ils traquent des créatures les Goulues qui se nourrissent des âmes. Dans cette scène, Gorgonlala espère en apprendre un peu plus sur ces monstres qui terrifient leur monde.

Miso et Gorgonlala entre dans une chambre où rôde la mort. Gorgonlala reconnaît l’odeur et le teint gris des futurs cadavres. La petite vieille s’est ratatinée sur elle-même. C’est presque impossible de la distinguer. La couverture en patchwork la recouvre presque totalement. Le shérif l’appelle doucement.
— Ebba, tu as de la visite.
Un murmure répond. Gorgonlala est la seule à entendre l’invitation et à approcher du rocking-chair qui grince. La chasseuse de prime retient ses longs pas comme si ils devenaient inconvenants à cette heure de la vie. À petits pas donc, elle la rejoint en face de la cheminée qui brûle. Lorsqu’elle s’accroupit près de la femme emmitouflée, elle l’interroge doucement. Elle souffle ses mots comme des courants d’air d’été sur l’herbe. En retour, Ebba se raconte.

Chaque journée commence de la même façon, elle pose ses pieds sur le sol froid, frissonne en quittant l’édredon. L’unique pièce de la maison se réchauffe avec la lumière du jour. Mais Ebba se lève avant, quand il fait encore nuit. Elle se dirige vers la patère près de la porte, récupère sa combinaison de travail. Elle l’enfile assise sur le banc de l’entrée, rajoute de grosses chaussettes qui montent jusqu’à ses mollets. Ses godillots viennent compléter la tenue. Ensuite, elle remet des bûches dans le poêle, pas pour la chaleur bien sûr, mais pour la cafetière. Elle attrape la boîte de café qui trône sur la fenêtre, l’ouvre, inspire…l’odeur des grains moulus la réconforte, lui donne du coeur à l’ouvrage qui l’attend. Rien ne peut arriver après une bonne rasade de bonheur chaud.
Tandis que la cafetière chauffe, elle entoure son cou du bandana rouge et sale, vérifie sa lampe, son flingue puis boucle son ceinturon. Le dernier de son groupe qui a posé les pieds dans les galeries les plus profondes a dû être éliminé. Cela ne lui arrivera pas.
Le sifflement familier la fait sourire. Elle remplit sa timbale puis s’assoit à la table entre le poêle et le lit. Un moment de paix avant d’affronter la mine, les parois noires aux reflets rouge-marron, le bruit des pioches, les cris de peine et l’odeur ferreuse. Mais surtout la peur qui noue les entrailles, la terreur de rencontrer ces humains qui errent sans émotion, sans soleil, ces hommes ou ces femmes qui ont oublié le chagrin, la joie ou l’amitié.
Non, Ebba ne terminera pas sa vie à déambuler dans les galeries ou à mourir sous les balles miséricordieuses de son équipe. Elle caresse son arme sur la table tout en achevant sa tasse.

La voix de la dame s’est arrêtée. Gorgonlala observe la couverture. Celle-ci finit par se soulever, puis elle l’entend respirer régulièrement. Elle s’est endormie. Ce sera tout pour cette fois. Gorgonlala aimerait connaître la suite. Elle espère qu’Ebba aura le temps de la lui conter. Elle se retire vers le seuil où l’attendent Miso et le shérif.
— Nous reviendrons demain, Miso.
— Si elle est encore vivante, se mêle le shérif.
— D’après ce que j’ai entendu, il en faudra plus que ça pour réduire Ebba au silence. La faucheuse patientera. C’est une dure à cuire. Elle sait comment survivre.
Le shérif hausse les épaules puis repart vers son office.


Miso jette un oeil en coin à sa partenaire. Se pourrait-il qu’elle se soit reconnue ? S’il se fie au ton respectueux de sa voix, cette vieille Ebba a su la toucher. « Une dure à cuire », a-t-elle même précisé. En bref, une femme comme elle, et ce n’est pas tous les jours que Lala rencontre une personne de sa trempe.

Gorgonlala et Miso (le pingouin) chasseurs de Goulues.
Parfois, l’inspiration ne se trouve pas loin, dans une boîte de jeu de plateau par exemple 🙂
Je vous présente Gorgonlala et son associé pingouin, Miso.

©Priss

Ps : cliquez ici pour lire la première scène de mon manuscrit en cours de correction (« l’ère de la Vermine »).

Pps : la correctrice de « l’ère de la Vermine » s’appelle Meryma Haelströme, elle écrit aussi de la fantasy. Son site se trouve par là.

Ppps: photo d’illustration de l’article Steve https://www.pexels.com/fr-fr/photo/chapeau-brun-sur-chaise-759550/

Pppps: l’autre photo, celle de Gorgonlala et Miso ©Priss

Ppppps: non rien, juste pour voir si vous lisez jusqu’au bout.