Confidences

Roger et Eddiiiie

Dialogue à partir d’une consigne proposée dans le cadre d’un atelier d’écriture : ateliers d’écrits. Nous devions travailler sur les invitations aux confidences. Texte inspiré par tous les films ou séries visionnés depuis mon canapé 🙂

Confidences de planque

La portière s’ouvre sur le bombers fleuri de Micha.
— Café.
— Merci.
La tasse me réchauffe les doigts.
— Des nouvelles ?
— Ils n’ont pas bougé.
— Ils n’ont pas bougé ou tu t’es assoupi ?
— Ils se terrent encore là-dedans, j’en suis certain.
— Mouais…


Je jette un coup d’œil à ma gueule dans le rétro : Micha a en effet de bonnes raisons d’être sceptique.
— Écoute mon grand, je prends le relai, va dormir.
— Où ?
— Chez toi. Au bureau. N’importe.
— Au bureau, ça sent trop le détective faisandé. Chez moi, je ne dors pas.
— Alors, cale-toi sur la banquette arrière.

J’enjambe le siège conducteur et ferme les yeux en m’allongeant.
— Tu as changé Micha.
— Ah bon, comment ça ?
— Avant tu m’aurais envoyé paître.
— C’est vrai… tu veux en parler ?
— Tout à fait, je trouve très bizarre cette « nouvelle » gentillesse.
— Tu as très bien compris, ne fais pas le malin.


Je me tourne contre le dossier sans répondre jusqu’à ce que ma satanée bouche l’ouvre à ma place.
— J’ai trié ses affaires. J’ai dû choisir entre tous nos souvenirs; tout ce que l’on a partagé et je l’ai donné à une association ! J’ai offert la vie de ma femme dans une boîte en carton à des gens qui s’en foutent bien.
Micha n’ajoute rien. Je bâille.

Je me réveille quelques heures plus tard. Mon corps engourdi n’a pas le temps de se déplier alors qu’elle répond enfin :

— Ne t’en fais pas mon grand, on les pendra par les couilles et ils couineront.

©Priss

Ps: d’autres textes sur la machine à écrire