The rise of the IA

Si vous vous souvenez de mon histoire jeunesse Bye Bye Car, j’avais fait appel à une illustratrice. Pour « l’ère de la Vermine », j’ai dû malheureusement revoir mes projets. Travailler autant sur un manuscrit sans espoir de le publier avec une couverture, j’avoue que je me sentais frustrée. En effet, comment illustrer un livre si l’on est fâché avec l’art du dessin ? Quels outils existent pour les maladroits des pinceaux ou de la tablette graphique ?

Une solution intelligente ?

Afin d’offrir une jolie jaquette à cette histoire, j’ai donc vendu mon âme en missionnant IA pour la concevoir.

Elle a sorti plusieurs images. J’en ai sélectionné deux pour vous les présenter et m’aider à choisir celle de l’ère de la Vermine.

La majorité a voté pour celle-ci.

Qui est IA ?

IA est une artiste particulière. IA signifie Intelligence Artificielle. Conçue pour produire des illustrations, cette IA s’appuie entre autres sur des réalisations ou des styles déjà imaginés par des artistes. Elle travaille sur une base de données qu’on lui fournit, puis s’entraîne.

En bref, l’IA apprend comme nous (les humains) apprenons. On nous enseigne les fondements, nous découvrons des créations, des styles qui nous servent de support. Puis, nous passons à l’élaboration d’une oeuvre. Chaque essai nous rend meilleurs, tout comme l’intelligence artificielle.

Les IA déclenchent les foudres des créatifs et c’est bien normal. Elle pourrait nous remplacer, ne connaît pas vraiment le concept de plagiat peut-être. Pourtant, elles imaginent aussi. C’est ce qui en fait en « un truc de ouf » et qui effraie également. Avouons-le si les machines se mettent à innover, inventer, nous pensons tous à…

Ici, je m’attacherai d’abord à vous expliquer comment cela a été possible pour une nulle des arts plastiques comme moi d’obtenir une presque belle couverture avec cette maudite I.A.

« OK, mais comment qu’on fait pratiquement »

Du site de Stable Diffusion, vous intégrez l’environnement et le check-point (à partir desquels l’IA fonctionne) sur votre ordinateur. Il faut de préférence une carte vidéo Nvidia récente. Une fois tout le bazar installé dans la machine, lancer le programme, le navigateur s’ouvre sur une fenêtre en local (soit sur un site déporté, mais c’est une autre histoire).

Réglages et mots clefs destinés à l’IA

Ensuite, plusieurs possibilités existent. Nous avons opté pour le txt to img (traduisez le texte vers l’image). Des mots clefs ou des phrases génèrent une planche. On peut donner plus ou moins d’importance à certains critères, ou même écrire des requêtes négatives.

Par exemple, je ne veux pas « trois yeux » ou « trois mains », ou bien « héroic fantasy » pour le style.

On peut également obtenir une illustration plus aboutie à partir d’un dessin basique, en choisissant img to img (image vers images).

Dans les deux cas, on doit ensuite décider du nombre d’étapes (ou Steps en haut à l’horizontale) puis du processus (Sampler, à gauche) pour générer l’image. Selon le nombre d’étapes demandées, elle sortira plus ou moins précise, de qualité ou style différent tel que cartoon, réaliste, animation, etc.

Voici le lien d’où est tirée l’image (en anglais) pour y voir plus clair.

Ensuite, on peut aussi déterminer la taille que l’on peut agrandir et réduire à volonté ou presque, car cela dépendra de la puissance de votre carte graphique.

Attention, ce que j’écris ici ne pourrait plus être d’actualité dans trois semaines. Je m’explique avec cet exemple :

Mes images datent du début de Stable Diffusion. Contrairement à aujourd’hui, l’interface graphique n’existait pas. Il fallait donc taper des lignes de commande en y incluant les mots clefs (ainsi que les « Steps » et le « Sampler »).

Qu’est-ce qu’une ligne de commande ?

Pour faire simple, ce sont des ordres donnés à l’ordinateur que l’on tape au clavier au lieu de cliquer avec une souris (comme les premiers P.C. types VG 5000 ou actuellement le système d’exploitation Linux).

Prenons le cas de l’ère de la Vermine. Une illustration avec le personnage principal en couverture de roman de Fantasy :

python optimizedSD/optimized_txt2img.py –prompt « back view of a Desert wandering woman Wandering woman in the desert with long white hair by dominic mayer, anthony jones, Loish, painterly style by Gerald parel, craig mullins, marc simonetti, mike mignola, flat colors illustration, bright and colorful, high contrast, Mythology, cinematic, detailed, atmospheric, epic , concept art, Fantasy setting, Matte painting, Lord of the rings, Game of Thrones, shafts of lighting, mist, , photorealistic, concept art, volumetric light, cinematic epic + rule of thirds | 35mm| octane render, 8k, corona render, movie concept art, octane render, 8k, corona render, cinematic, trending on artstation, movie concept art, cinematic composition , ultra detailed, realistic , volumetric lighting , 8k » –H 512 –W 512 –seed 27 –n_iter 2 –n_samples 10 –ddim_steps 50

OUF !

À présent, il suffit de taper votre requête rédigée (avec des phrases), et attendre que les images apparaissent.

Les images biscornues d’une artiste intelligente

Une fois ces lignes de commande rentrées et un peu d’attente suivant le nombre d’étapes demandées, nous avons eu les premières images. Les premiers résultats ont été plutôt comiques.

L’anatomie de Sentinelle relevait de la curiosité scientifique. Les visages n’étaient pas au point, je me suis ainsi concentrée sur une version du personnage de dos. Contourner ce problème a fonctionné. L’ambiance en revanche laissait à désirer. C’était plutôt SF d’antan que fantasy à grosses bêbêttes.

Un peu d’affinage sur les mots clefs, hop la future jaquette de l’ère de la Vermine était née.

Résultat, vous trouverez prochainement sur ce site un roman à télécharger avec la couverture que vous avez choisie.

Depuis mes essais, les images générées à présent par « l’artiste » sont devenues plus précises. L’IA s’améliore de jour en jour. Si je réitère l’opération, j’obtiendrai d’autres illustrations.

Réflexion personnelle

J’ai commencé cet article il y a un moment déjà. Depuis les polémiques, les inquiétudes autour des IA fleurissent sur les RS. Je partage une partie de ces remarques, car je me reconvertis dans la rédaction web. Peut-être que les IA écriront à notre place un jour. Je ne sais pas.

Peut-être qu’elles dirigeront le monde. En attendant, elles existent, nous devons donc nous adapter et pourquoi pas réguler leur utilisation.

Ce dont je suis certaine en revanche :

Lorsqu’un créatif dessine, peint, rédige, sculpte ou compose. Il dépose dans son oeuvre ses émotions, un peu de son âme. Jamais une machine ne pourra rivaliser avec ça, même Skynet.

I’ll be back.

©Priss